Gibbérellines et nitrate, unis pour la croissance

L’application d’engrais azotés a permis d’augmenter considérablement les récoltes, mais également la hauteur des plantes cultivées par un mécanisme méconnu. Une étude internationale dirigée par Patrick Achard révèle que le nitrate active la croissance des plantes, en partie, grâce à la synthèse de gibbérellines.  Ces phytohormones agissent  en stimulant la dégradation de répresseurs de croissance (les DELLAs), une famille de protéines nucléaires qui contrôle l’expression d’un grand nombre de gènes. Ce mécanisme de régulation permet ainsi à la plante d’adapter au mieux sa croissance à la disponibilité du nitrate présent dans le sol. Cette découverte explique au moins en partie pourquoi les blés semi-nains sélectionnés  lors de la révolution verte pour prévenir la verse sont insensibles à l’action du nitrate pour la croissance. Cette étude a été publiée le 5 Octobre 2021, dans la revue Current Biology.

Le nitrate favorise la croissance des plantes en promouvant la biosynthèse de gibbérellines et en déstabilisant les protéines répressives DELLA.
Le nitrate via une cascade de signalisation active l’expression de gènes de biosynthèse de GA et augmente ainsi la production de GA. La synthèse de ces hormones va induire la dégradation des répresseurs de croissance DELLA, une famille de régulateurs transcriptionnels. En stimulant la dégradation des protéines DELLA, le nitrate active la prolifération cellulaire, la croissance et donc la hauteur finale de la plante.

Actualités scientifiques de l’INSB
En direct des labos du 26 Octobre 2021