Le stress salin est une contrainte environnementale croissante pour l’agriculture dans les régions côtières, et entraîne des pertes de rendements considérables. Le rôle des hormones de type jasmonates (JAs), bien décrit pour protéger les plantes contre les attaques par des herbivores ou des microorganismes, restait controversé dans la tolérance à la salinisation.
Dans une étude publiée dans la revue Journal of Experimental Botany le 4 mars 2023, et menée en collaboration avec des chercheurs de l’Institut de Botanique du Karlsruhe Institute of Technology (KIT) en Allemagne et de l’Institut pour la Recherche et le Développement (IRD) à Montpellier, les travaux menés à l’IBMP apportent un nouvel éclairage sur l’impact effectif des JAs dans la réponse à la salinisation. A partir de l‘observation d’une meilleure tolérance à l’exposition au sel de plantules d’un mutant de Riz totalement déficient en JAs, les chercheurs ont disséqué au niveau phénotypique, transcriptomique et métabolique les processus régulés par la signalisation JA. Il est apparu que celle-ci est nécessaire en synergie avec l’acide abscisique pour répondre à la composante osmotique (déprivation d’eau) du stress salin. Inversement, la signalisation JA promeut l’extinction de l’appareil photosynthétique, et inhibe l’expression de facteurs essentiels de la réponse à la composante ionique du stress comme certains transporteurs de sodium ou des enzymes de détoxification. Ces travaux identifient la régulation de nouveaux processus physiologiques par le JA et permettent de comprendre l’impact phénotypique de cette hormone en fonction de l’importance des phases osmotique (rapide) et ionique (lente) du stress salin.