Les phytohormones gibbérellines (GA) sont de petites molécules signal qui régulent divers processus de croissance tout au long du développement des plantes. Compte tenu de leur rôle clé, la quantité de GA et la voie de signalisation allant de la perception de l’hormone à la reprogrammation transcriptionnelle sont finement régulés dans des zones spécifiques et à des moments précis du développement.
Dans le but d’étudier la fonction des GA à haute résolution spatio-temporelle, des chercheurs de l’équipe dirigée par Patrick Achard en collaboration avec l’équipe de Teva Vernoux (ENS-RDP, Lyon) rapportent le développement d’un biosenseur fluorescent permettant la quantification ratiométrique du niveau d’activité de la signalisation GA, résultant de l’action combinée des GA et de la machinerie de perception du signal GA. Les auteurs démontrent que ce biosenseur interfère de manière négligeable avec la croissance des plantes et les réponses contrôlées par les GA, et qu’il rend compte avec précision au niveau cellulaire des changements de contenu de GA et de l’activité de leurs récepteurs. En utilisant cet outil, les auteurs ont ensuite cartographié le niveau d’activité de la signalisation GA dans le méristème inflorescentiel, et ont constaté que l’activité est élevée dans les zones frontières des primordia d’organes. Des analyses génétiques et de corrélation suggèrent un rôle de la signalisation GA dans l’orientation du plan de division des cellules contribuant à la spécification des entre-nœuds, un trait majeur pour l’architecture des plantes et l’amélioration des cultures. Cette étude soutenue par l’Agence nationale de la recherche (ANR GrowthDynamics) a été publiée dans la revue Nature Communications le 8 Mai 2024.